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Valorisation du Landes de Bretagne à la Ferme de Toulan
1 octobre 2015

Eco pâturage - Eco pastoralisme ?

1. Définitions éco pastoralisme-éco pâturage

Tout le monde n'est pas capable de décrire ces 2 activités différentes et l'on ne s'entend pas encore tout à fait sur leur définition, mais j'en propose une (reprenant partiellement celle du CRAPAL) quitte à ce qu'elle soit battue en brêche ensuite. L'intérêt est de pouvoir différencier ces deux activités qui n'ont pas les mêmes objectifs, ni toujours les mêmes acteurs.

  • Eco pastoralisme:

L'écopastoralisme est la gestion d'espaces naturels par le pâturage avec des ruminants adaptés au site . Dans ces espaces, la biodiversité est importante et son maintien en est un objectif . Une bonne gestion de ces espaces est un moyen de lutter contre des plantes invasives qui, dans certain cas, remettent en cause l'équilibre naturel du lieu. Ces surfaces ont une destination agricole et dans certains cas une faible production fourragère . Ces lieux sont majoritairement mieux exploités par les races rustiques représentées souvent par nos races à faible effectif.

  • Eco pâturage:

L'éco pâturage correspond à l'exploitation par le pâturage avec des ruminants généralement adaptés au site, de surfaces en herbe ou la diversité végétale est en général assez ordinaire.  L'expression plus familière « c'est la tondeuse écologique » (expression inventée par des paysagistes que nous ne souhaitons pas être) ne nous convient pas en tant qu'éleveurs professionnels. Elle n'ont plus de destination agricole (pas de prime PAC), même si elles peuvent fournir parfois une bonne production fourragère, et se situent dans des zones urbanisées , artisanales ou industrielles . Ces lieux sont majoritairement exploités par des races rustiques et représentées généralement par nos races à faibles effectifs.

Mais pour résumer, la différence se fait principalement sur un niveau économique:

l'éco pâturage est une prestation de services, donc une activité économique en tant que telle; tandis que l'éco pastoralisme est un mode de gestion d'espaces naturels.

2. Les acteurs de ces 2 activités:

Si pour l'écopastoralisme, les acteurs sont, soit éleveurs professionnels, soit l'entité gestionnaire elle-même (PNR, Conservatoire littoral, asso Protection nature, ..), pour l'éco pâturage, on différencie 2 catégorie professionnelles fort différentes: les paysagistes (à l'origine de l'activité), les éleveurs professionnels.

3. L'éco pâturage, une activité économique:

Si le gestionnaire du site à pâturer souhaite externaliser l'activité, il pourra faire appel à un prestataire de service en éco pâturage; celui-ci facturera, en échange de la gestion du cheptel et de ses frais fixes supplémentaires (RCpro spécifique, remorque agréee, CAPTAV, déplacements réguliers, ..), une prestation souvent à l'hectare (ou au m2).

Nous avons commencé à comparer des montants moyens de prestations opérés avec le coût de facturation de fauchages réguliers ou d'un fauchage avec enlèvement opéré par entreprise: Il s'avère que l'éco pâturage est souvent aussi économique; la différence se fait autour de la clôture (fixe par le demandeur ou mobile par le prestataire donc un peu plus cher).

4. Développement durable?:

Ecologique, économique et pourvoyeur de lien social via la médiation animale: tous les axes du développement durable sont donc réunis au-travers de cette activité.

5. Développement de l'éco pâturage:

L'éco pâturage doit pouvoir trouver sa place en tant que niche économique au sein des services liés à la gestion des espaces enherbés sortis du cadre l'agriculture.

Pour cela, cette activité doit se faire connaître et se vulgariser, ceci plutôt collectivement à l'intérieur d'un territoire donné, par exemple le département.

Elle doit également formuler et mettre en avant un certain nombre de valeurs qui lui sont propres:

  • alternative à la fauche mécanique
  • réduction du bilan carbone
  • augmentation de la biodiversité
  • création d'un environnement calme et agréable
  • Favoriser le lien social par la médiation animal/public

6. Mon projet:

Créer une entreprise de prestation en éco pâturage début 2016 avec utilisation de mes moutons de race Landes de Bretagne comme outil de gestion d'espaces mis en contrat.

Je compte m'adresser à des collectivités, des entreprises, des particuliers.

à suivre ...

Régis Fresneau

 

 

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Commentaires
A
Par contre 100% d'accord avec toi sur l'écopâturage.<br /> <br /> C'est un créneau spécifique nécessitant là aussi des compétences spécifiques (surtout relationnelles avec les élu(e)s et les technicien(ne)s OBLIGATOIRES : CAPTAV, véhicule aux normes ... comme nous avons pu le voir avec le représentant de la DDPP que j'ai fait venir à Châteaulin en avril 2015.<br /> <br /> Je te souhaite bon courage dans tes projets !
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A
A mes yeux, 2 erreurs dans le diagnostic :<br /> <br /> <br /> <br /> - 1 : les prestations en écopastoralisme (pâturage des espaces naturels) font aussi l'objet de rémunération. En effet, les Mesures Agri-Environnementales sont une rémunération pour service rendu à la collectivité avec un cahier des charges à respecter comme tous "chantiers" d'entretien de végétation. Dans ce cas, il est rémunéré l'action de tondeuse sur le végétal (notamment dans une logique d'ouverture du milieu pour favoriser la biodiversité) et pas l'activité d'élevage à proprement parlé.<br /> <br /> <br /> <br /> - 2 : La différence fondamentale n'est donc pas la notion de prestation de service (cf point 1) mais bel et bien les compétences différentes à mobiliser : objectifs de gestion, analyse de la ressource fourragère (identification et quantification des espèces pâturables) et de la disponibilité en eau, déplacement des animaux (arrivée, départ, parcours), observations du comportement des animaux (couchades, attaques de la végétation selon le programme établi, refus de certaines espèces, races ou espèces adaptées, autre point de regroupement, zones de refus ...), gestion de la complémentation (souvent minérale) ... et - éventuellement défense contre les prédateurs à 4 et à 2 pattes. <br /> <br /> <br /> <br /> A cet égard, il semble qu'aucun organisme agricole ou para-agricole n'ait des compétences en (éco)pastoralisme dans le Grand Ouest. Les plus avancés dans la démarche sont le CEDAPA en Côtes d'Armor. La fédération des Races Bretonnes ou le CRAPAL organiseront une formation à ce sujet en début d'été 2016 avec le seul organisme ayant conçu les outils méthodologiques en France : le CERPAM<br /> <br /> <br /> <br /> Par ailleurs, les pratiques (éco)pastorales sont aussi souvent saisonnières contrairement à l'écopâturage où l'herbe est du ray-Grass/trèfle comme dans les prairies temporaires ou "permanentes". En effet, les espaces naturels sont peuplés d'espèces saisonnées (cf la molinie sur les landes atlantiques). Les gestionnaires des espaces nat. font d'ailleurs la chasse aux espèces prairiales dès qu'elles apparaissent. <br /> <br /> <br /> <br /> J'espère que ces éléments te convaincront que la différence est le mileu et les compétences de l'éleveur au risque d'envoyer des porteurs de projets au casse pipe si il comprenne que la Nature c'est vert donc les brebis ont toujours à manger (argument trop souvent entendu dans la bouche des naturalistes "gérant" les espaces nat. et "conseillant" les éleveurs.<br /> <br /> <br /> <br /> Patrick Sastre<br /> <br /> Eleveur de brebis "Landes de Bretagne"<br /> <br /> Praticien en écopâturage et en écopastoralisme<br /> <br /> Ancien berger en espaces naturels dans le Gard<br /> <br /> Ancien élève de l'Ecole des Bergers du Merle - Salon de Provence
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Valorisation du Landes de Bretagne à la Ferme de Toulan
  • Le mouton Landes de Bretagne est une race bretonne rustique à petits effectifs présente sur tout le massif armoricain. Il est valorisé sur mon exploitation - Site de l'association Denved ar vro dont je suis membre https://moutonsdebretagne.fr/
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